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samedi 13 février 2010

Un peu de lecture pour le week-end

En ce vendredi 12 février, je vous propose de lire un passage d’un super livre qui a pour titre « Meilleurs Chiens de Chasse » et qui touche pour une partie au Setter Gordon. Écrit par Jean Servier, publié chez PLON le 31 mai 1949 (18 jours avant ma naissance).

Si pour quelque motifs que se soit cette publication sur le WEB devait déranger l'auteur et/ou sa famille, qu'ils me le fassent savoir et je la retirerais de suite. Je pense qu'il était primordial de citer ce grand Monsieur en parlant de la race que j’adore.

Étrangement (lien familial ou pure coïncidence avec l’actuel Président de la RASG) la préface a été écrite par Monsieur Georges GUILBERT, Président de la Fédération Cynologique Internationale et de la Société Centrale Canine de France de cette époque.

Voici son récit :


PRÉFACE


Alphonse Toussenel écrivait il y a environ un siècle : « Le chasseur sait bien qu'il restera toujours au-dessous du chien, pour deviner le gibier et au-dessous du lièvre pour prévoir le changement de temps ».

Ce fervent disciple de Fourier qui nous laissa d'admirables documents sur les oiseaux et la Chasse, eut été, certes, beaucoup plus qualifié que moi pour dire à un maître en cynégétique, ce qu'il pense de son livre. Car si Toussenel savait écrire comme il savait chasser, ma science en ces matières est infiniment mince. Aussi je crains de ne pouvoir parler comme il conviendrait, d'un ouvrage où Jean Servier dit son culte, avec la plus juste et la plus intelligente ferveur : celle de la fidélité à ce que l'on aime depuis toujours.

N'étant pas d'une famille de « Nemrods », j'ai très peu chasse dans ma vie, n'en ayant guère le temps et pas davantage la pas­sion, de sorte que mise à part celle des fox-terriers, les races des­tinées à ce sport, me sont peu familières.

Bien sûr, j'ai quelques idées sur la question, quelques idées et même des opinions, éloignées je crois, de toute partisanerie, mais je suis en somme, à de nombreux égards, l'un de ces néophytes mentionnés par l'auteur, dans son préambule, un de ces néo­phytes dont il veut guider les pas vacillants à l'orée d'une car­rière de chasseur.

C'est dire tout l'intérêt que j'ai pris à parcourir ce livre clair et ordonné, où le Président des amateurs du Setter Gordon, le juge qualifié des chiens courants et des fields-trials de chiens d'arrêt a mis tout son cœur et toute sa foi ardente de cynégète accompli.

Etymologiquement, chasser est synonyme de s'emparer. Plus précisément et dans le cas qui nous occupe, c'est poursuivre le gibier. Mais il est bien des moyens d'arriver à une telle fin.

Il y a d'abord la manière des massacreurs, qu'il s'agisse du vulgaire braconnier ou de celui qui peut offrir à de maladroits invités de somptueuses tueries.

Il y a celle qui se résume dans l'art de tirer, où le chien n'in­tervenant que pour faire tuer du gibier, son dressage n'est utile qu'autant qu'il concourt à ce résultat.

Pour d'autres, toute la chasse est clans le travail du chien, inti­mement lié à la recherche du gibier, le tout constituant une manière de combat dans lequel le fusil n'intervient que pour conclure, avec décision, c'est-à-dire en supprimant toute souf­france.

Je pense en toute honnêteté, que la vérité est avec les der­niers. Seuls ils peuvent, à mon humble avis, soutenir que la chasse est un grand art, un sport magnifique et enivrant, ou le chien doit être mené selon les règles propres attribuées à son utilisation.

Et c'est ici où les conseils formulés par Jean Servier ont bien leur utilité, puisque sans un chien suffisamment adapté aux besognes dont on veut le charger, la chasse subit une manière de déchéance.

La première préoccupation du chasseur, sera donc de choisir un bon chien, un animal de race inscrit au livre des origines ayant de sérieux antécédents. Bien que son prix puisse paraître parfois un peu élevé, il pourra rendre à son maître, tous les services que celui-ci est en droit d'attendre. Ce dernier essaiera de ne pas transformer son compagnon en chien de luxe, lui enlevant ainsi progressivement la plupart de ses qualités. Certaines races, desservies, si j'ose dire, par la splendeur de leur robe où l'infinie douceur de leurs yeux, se sont peu à peu amollies par trop d'excessif confort. Leurs représentants — la mode aidant — n'ont plus guère aujourd'hui d'autre utilité que de souligner l'élé­gance et le bon goût de la jolie dame qu'ils accompagnent.

Permettez-moi une parenthèse, car je m'en voudrais si je ne rendais hommage ici aux différents clubs spéciaux affiliés à ta Société centrale canine de France. De plus en plus ils essaient de combattre ce que je dis ci-dessus, en demandant à leurs mem­bres de faire travailler leurs fidèles compagnons.

Prendrez-vous un pointer, ce pur sang des chiens d'arrêt, ou un braque dont nous possédons tant d'excellents sujets en France, ou un aristocratique setter au poil soyeux ou un cocker ou un breton pour ne citer que les plus répandus, ceux que con­naissent au moins les profanes ?

La question n'est, à mon sens pas si simple qu'on puisse y donner une réponse trop catégorique.

Considérons d'abord le cas du chasseur moyen ; il ne peut généralement se permettre l'entretien de plusieurs chiens dont la posssession idéale serait cependant nécessaire pour mener à la perfection toutes ses entreprises. Il devra donc presque toujours se contenter d'un seul compagnon, qu'il lui faudra choisir avec un soin particulier.

Mon opinion, et je n'entends nullement l'imposer à quicon­que, est que dans l'indécision où ils se trouveront, la Nature, qui généralement fait assez bien ce qu'elle fait, donnera aux cynégètes des indications précieuses. Car si dans chaque terroir il y a une race ou une variété de chiens déterminée, c'est sans doute qu'il existe une raison fondamentale à cette sélection naturelle. Cette raison est la conformation même du terrain, dans lequel évolue cette variété.

On me dira que chaque chasseur a sa façon de chasser, ses goûts particuliers, l'un préférant le chien sportif et l'autre le « court-quétard ». On me dira aussi que certains juges et non des moindres, ont dans un passé récent, engagé des amateurs d'une certaine région à s'efforcer de changer le mode de travail de leurs chiens, alors que la nature de celle-ci et un long ata­visme avaient donné à ces derniers exactement les qualités néces­saires pour aider le chasseur de façon à obtenir toutes choses égales d'ailleurs — un rendement optimum. Je crois que ces- juges eurent tort, ainsi que l'expérience le montra aussitôt.

Laissez donc à chaque province ses variétés dont certaines ont du reste besoin d'être régénérées, et en débutant, ne vous lancez pas à tort et à travers dans l'achat de « chiens sportifs » à l'allure spectaculaire, propres seulement à évoluer dans quel­ques territoires bien déterminés.

Et pour conclure, amis chasseurs, n'oubliez jamais cet excel­lent précepte d'Elzéar Blaze :

« C'est le bon chasseur qui fait le bon chien. »

Georges Guilbert.


Voici maintenant, le passage super intéressant sur le Setter Gordon :


JEAN SERVIER


MEILLEURS

CHIENS DE CHASSE


Photo page de garde1.jpg

PLON

Au Président de la Commission des Fields-Trials
de la R.A.8.G., Marcel BUSNEL-VALLEE, qui
mériterait le titre de « Nouveau Duc de Gordon ».


LE SETTER GORDON

« Un épagneul écossais d'esprit français »

Il existe des setters anglais noir et feu, mais cette robe ne leur donne pas le droit de porter le nom de Setter Gordon; de même que tout épagneul rouge n'est pas forcément un setter irlandais.

Par suite de je ne sais quelle aberration, on a baptisé notre Gordon pendant un certain temps : Setter noir et feu. Heureu­sement, cette erreur ne s'est produite qu'en France ; les autres nations, plus soucieuses de respecter la volonté du pays d'ori­gine, en î'occurence le Royaume-Uni de Grande-Bretagne, n'ont jamais osé commettre ce sacrilège. Il n'est plus en effet, à démon­trer que la race entièrement transformée au début du XIXe siè­cle par le Duc de Gordon est restée d'une telle homogénéité et d'un tel caractère spécifique qu'il est impossible de la confon­dre avec aucune autre.

Il existait, bien avant Gordon, des Setters noirs et feu surtout en Ecosse et ils ont certainement été à la base de la souche, mais ils étaient de modèles assez divers et aucun de ceux repré­sentés dans les tableaux anciens ou sur des tapisseries anté­rieures au XIXe siècle, n'avait de ressemblance profonde avec les chiens de Gordon-Castle.

Comment le fameux Alexander, 4e Duc de Gordon, constitua- t-il la famille qui fit sa célébrité ? De nombreuses explications, toutes plus ou moins plausibles ou mystérieuses, ont été propo­sées, mais aucune ne s'impose.

Il est à peu près certain que le point de départ fut tout de même obtenu avec des épagneuls couchants noir et feu amenés d'Angleterre en Ecosse. Cette robe avait « tapé dans l'œil » du célèbre Duc Alexander et il s'employa à la conserver malgré les « outcrosses » à peu près certains qu'il fit.

Fait également certain, c'est qu'il apparut dans l'élevage des setters tricolores comportant pas mal de blanc.

Quels furent les retrempes les plus vraisemblables ? On parle beaucoup des services qui avaient été demandés à une chienne de troupeau appartenant à un vieux berger. Je dis à dessein « chienne de troupeau » et non pas Collie, car la lice en ques­tion n'était certainement pas du type longiligne qui fait aujour­d'hui le succès de la fameuse Star : Lassie d'Hollywood ! Il n'est d'ailleurs dit nulle part que cette chienne ait été une vraie col- lie. On se représente en effet assez mal, la progéniture bizarre qui eut pu naître d'un croisement aussi hétérogène, alors que les vrais Gordon ne se ressentaient en rien du museau pointu, de l'oreille lupoïde, de la toison épaisse, du manque de stop du col- lie. Un seul argument en faveur de ce croisement, c'est le « carac­tère berger » et l'intelligence, exceptionnelle chez un chien de chasse, du Gordon, qui travaille uniquement pour son maître et non pour l'assouvissement de ses bas instincts.

Utilisa-t-on des épagneuls d'importation française ? Peut- être. Des bloodhounds ? Cela est moins probable, car ce croise­ment essayé par la suite donna des mécomptes. L'infusion de setter rouge irlandais fut certainement employée à plusieurs reprises, mais beaucoup plus tard. Par contre, ce qui est certes plus digne de créance, c'est qu'on se servit, comme on le fit aussi pour le pointer, du braque ibérique. Tout confirme cette hypo­thèse. Sa couleur très foncée, sa forme de tête globuleuse et son oreille assez large, insérée plus haut que chez les setters anglais et irlandais. Le poil moins long et le corps plus court que chez ces derniers, évoque également le croisement avec ce braque médioligne.

Il est fort possible également qu'on ait eu recours à un soup­çon de sang Labrador.

Quoi qu'il fit, le Duc travailla et travailla bien. Il sélectionna à outrance et fit de la consanguinité sur les géniteurs à la fois beaux et bons. Il en sortit une race qui connut en Angleterre le plus grand succès.

Importée en France, surtout par Paul Caillard, mon illustre prédécesseur à la tête de la Réunion des Amateurs du Setter Gor­don, elle connut d'emblée un succès considérable, car le carac­tère et la façon de chasser de notre Setter répondaient exacte­ment aux vœux du chasseur de France.

Une autre qualité très appréciée, même inconsciemment, par beaucoup d'utilisateurs est la commodité de la couleur de la robe. Le Gordon ne fait pas peur au gibier qui, au contraire, est terrorisé par l'apparition d'un chien de couleur claire, sachant très bien que cette robe s'accompagne le plus souvent de déto­nations meurtrières.

Je sortais souvent en plaine en octobre, précédé de deux chiennes chassant en couple : Aïcha, ma Gordon et Darah, ma Setter anglaise, presque immaculée. Les nombreuses bandes d'alouettes semblaient complètement ignorer la brune Aïcha, alors que Darah était poursuivie par un essaim d'oiseaux affolés qui faisaient sur elle « le Saint-Esprit ».

Par contre et cela a l'air d'un paradoxe, un Gordon à l'arrêt se profile parfaitement sur les grandes broussailles, sur les bruyère et les hautes herbes blanches, alors qu'un chien bariolé de couleurs claires semble se mimétiser avec la végétation.

Notre Gordon plaisait parce qu'il était serviable, intelligent et calme. On voulut aller plus loin : en faire un chien à roulettes! Alors qu'il savait régler son allure d'après la nature du terrain, grâce à sa sagesse, on crut faire mieux en lui interdisant la pos­sibilité d'aller vite. On sélectionna sur les lourdauds lymphati­ques et on obtint le plus souvent de véritables infirmes qui, même s'ils l'avaient voulu, n'auraient pas rattrapé la tortue de la Fable ! Et tout cela malgré les efforts des successeurs de Gail­lard, les Jaubert, Castan, Margueritat et O'Lanyer. Un vrai Gor­don doit savoir aller vite lorsqu'il le faut et même gagner, en grande quête; mais, lorsque le terrain l'exige, il doit aussi savoir marcher au pas comme un vrai Labrador.

L'œuvre de rénovation qui devait suivre, nous la devons à un éleveur normand, à notre cher et grand Busnel-Vallée. Avec une opiniâtreté farouche, il s'attela au problème, sut se servir à pro­pos de l'Etalon heureusement importé par notre collègue Destré, Dalnaglar* Simon, et il mena si bien sa barque qu'en moins de quinze ans, il parachevait une œuvre comparable à celle que des Arkwright, des Laverack, avaient mis le triple à réaliser. Krack de la Gordonnière, déjà champion de beauté, mis tardi­vement en field faisait à 10 ans, son 3e C.A.C., le sacrant cham­pion de travail. Busnel allait-il se laisser « boucler » par la con­sanguinité ? Pas du tout. Avant même que le besoin ne s'en fasse sentir, il s'imposait le gros sacrifice d'aller chercher en Angle­terre le meilleur étalon, le fameux Dellfort Marksman qu'il fai­sait gagner immédiatement en field et en exposition.

Maintenant, ses magnifiques élèves, conduits le plus souvent par lui-même, sont vainqueurs très régulièrement en chasse pra­tique et en quête à la française. Les mêmes, s'ils sont présentés en grande quête, inquiéteront les plus grands cracks.

Quelle ne fut pas ma joie de voir en avril dernier, Busnel gagner les deux épreuves du concours de printemps organisé en Beauce par le Red-Club, toutes les deux avec C.A.C. (le concours A par Tanite, le B par la jeune et brillante Udine).

L'élevage de la Gordonnière est titulaire des Challenges de travail Paul Gaillard et Comte Jaubert, créés récemment par notre Comité. Busnel n'est d'ailleurs pas seul, il est suivi par une pléiade de jeunes éleveurs qui ne demandent, qu'à le dépasser.

Mais, vous-même, cher lecteur, pourquoi ne marcheriez-vous pas sur les mêmes traces ? Vous êtes sûrement convaincu des qualités de notre Gordon d'aujourd'hui ! Alors, envoyez vite votre demande d'adhésion à notre distingué et sympathique Secrétaire-Trésorier, Monsieur Dumouchel, 6, rue Bellanger à Levallois-Perret; vous ne le regretterez pas.

On vous dira, et vous pourrez le constater, que le Gordon est un compagnon et un gardien excellent qu'il ne craint ni le froid, ni les chaleurs caniculaires, qu'il est de santé robuste, qu'il s'adapte à tous les genres de chasse.

Vous pourrez vous assurer qu'un Gordon est pur aux indices suivants : il est un peu plus puissant que le setter anglais, plus « ramassé » de corps, plus large de crâne et de tête en général, son poil est un peu plus court, sauf aux franges; son oreille est insérée un peu plus haut.

En un mot, vous le reconnaîtrez sans hésiter d'un, setter anglais ou irlandais dissimulé sous des couleurs noir et feu. Enfin, en étudiant bien les standards qui vont suivre, vous ver­rez qu'un peu de blanc au poitrail ou aux pieds ne constitue pas une disqualification, mais au contraire un signe favorable.


Tête de Gordon. Vue de 3/4, elle semble un peu courte.

Tête gordon1.jpg
Défauts du Setter Gordon

Défauts 1.jpg




STANDARD ACTUEL DU SETTER GORDON

CARACTERES GENERAUX.

Le Setter Gordon étant fortement charpenté, mais symétrique­ment construit, son apparence est celle d'un chien puissant, sans lourdeur, à la fois souple et vigoureux.

Une vive intelligence, beaucoup de docilité naturelle, une grande finesse d'odorat et une remarquable endurance constituant les quali­tés essentielles de la race ; c'est à les maintenir et à les développer que s'attachera surtout la Réunion des Amateurs du Setter Gordon. Comme la pureté du sang est la condition première de leur transmis­sion, la R.A.S.G. ne reconnaîtra, n'admettra à ses concours, ne pri­mera et ne laissera primer en son nom, que des sujets ayant un pedigree sérieux.

TETE

Plus forte que celle de l'English Setter, un peu massive même chez le mâle, sans lourdeur.

Crâne. — Légèrement arrondi, bien développé dans tous les sens mais sans exagération de largeur ni rétrécissement brusque entre les yeux.

Yeux Grands, bruns, intelligents, doux au repos, mais très expressifs.

Nez Plutôt un peu long, mais large, séparé du front par une cassure (stop) nettement indiquée; truffe ou museau le plus carré» possible, non pointu, narines très ouvertes, le tout noir brillant.

Mâchoires Fortes et régulières, palais noir.

Lèvres Légèrement tombantes, sans ballotter, noires intérieu­rement, ou noires et couleur chair, babines saillantes.

Oreilles Bien attachées, à peu près dans la ligne de l'œil, lar­ges et de moyenne longueur, mais plutôt un peu longues que courtes, tombant à plat contre le haut des joues.

La tête de la chienne est pareillement conformée, avec plus de finesse et de légèreté.

COU

Fort et plutôt long que court, sans fanon autant que possible.

EPAULES

Musclées, sans lourdeur, longues et obliques.

JAMBES

Fortes et droites, canons courts.

POITRINE

Extrêmement haute et profonde, plutôt large qu'étroite, avec côtes bien sorties.

DOS

Le dos doit être droit, du garrot à la naissance du rein.

REIN

Fort et harpe. Les flancs sont courts chez le chien, plus longs chez la chienne.

CROUPE

Prolongeant en arrière la ligne convexe et non avalée.

CUISSES

Bien jambonnées, obliques et musclées.

JARRETS

Bien descendus et coudés.

PIEDS

Bonds, forts, compacts, bien chaussés, garnis de poils jaunâtre» entre les doigts, ongles forts.

FOUET

Attaché haut, gros à la naissance, très mince vers le bout ; assez court et porté presque droit, avec une très légère inflexion ; toute­fois le fouet long, en forme de cimeterre, étant conforme à celui d'an­ciens et bons spécimens de la vraie race, est également admis.

POIL

Demi-fin, soyeux, un peu moins sur le corps que le poil du Setter anglais, assez court sur le crâne, ras sur les joues et sur le museau.

Il doit être plat mais il peut avoir quelques faibles ondulations à la collerette et sur les cuisses et 1'arrière-train. Il forme aux oreilles de longues soies fines légèrement ondulées, et derrière les jambes et les cuisses de longues franges, soyeuses et fines, qui ondulent aussi très légèrement. Sous le fouet tombent de belles soies, qui vont allon­geant jusqu'au milieu de l'appendice, et diminuent ensuite graduelle­ment jusqu'au bout.

COULEUR

Noir bleu très brillant et tan riche, plutôt rougeâtre, mais non acajou, ni jaune. Le tan doit former deux petites taches ovales et très nettes au-dessus des yeux, juste au-dessus du coin interne des paupières, et une mince raie semi-annulaire sur le nez, un peu au- dessus des narines. Il doit garnir en partie l'intérieur des oreilles, quelques soies tan forment intérieurement bordure à la partie supé­rieure des pendants. Le tan doit, en outre couvrir entièrement les lèvres et les joues jusqu'à un pouce environ au-dessous des yeux, la mâchoire inférieure, et la naissance de la gorge sur la barbiche bien marquée ; il doit couvrir la saillie antérieure des épaules de deux grandes taches régulières, reliées entre elles, chez les sujets bien marqués, par une barre de même couleur qui traverse le poitrail. Le tan doit aussi couvrir les pieds, les pattes de devant jusqu'au dessus de la première articulation et toute leur partie interne jusqu'au coude, ainsi que l'intérieur des cuisses et des jarrets, en débordant sur toute l'arête des membres postérieurs, où il forme un ruban de feu. Il s'étend également aux franges des jambes et des cuisses, où il prend une teinte dorée. De longues soies d'un tan plus pâle gar­nissent le haut des cuisses, près de l'anus, et le dessous du fouet vers la base jusqu'au tiers environ de sa longueur.

NOTA Le blanc étant une des couleurs primitives du Setter- Gordon et son élimination systématique ayant pour effet d'altérer le type, de compromettre la pureté du sang, au grand détriment de la beauté réelle et des qualités pratiques de la race, la Réunion des Ama­teurs du Setter Gordon déclare expressément qu'elle ne considère pas le blanc à la poitrine où à l'extrémité des pieds, ou sous le fouet, ni la présence des poils blancs disséminés dans le noir de la robe, comme une faute de couleur.

TAILLE

De 59 à 64 centimètres chez le chien ; de 56 à 61 centimètres chez 3a chienne.


EBAUCHE DE PROJET DE STANDARD DU SETTER GORDON

APPARENCE GENERALE ET APTITUDES


On grand épagneul noir et feu, harmonieusement construit, à la fois puissant, musclé et distingué. Sa structure se rapprocherait plu­tôt de celle du pointer que de celle du setter irlandais qui est beau­coup plus léger et plus plat. Moins allongé que le setter anglais, il est presqu'aussi haut que long. Construit pour assurer sans fatigue et avec un bon port de tête un exercice de longue durée, il doit égale­ment dénoter un bon influx, une grande intelligence et des aptitudes naturelles à l'obéissance.

Ainsi, le setter Gordon aura les plus grandes chances de s'adapter au travail qu'on lui demande :

chasser utilement par tous les temps et en tous terrains.


TÊTE.

Nez ou truffe : large, bien ouvert, franchement noir.

Chanfrein : droit. Presqu'aussi large d'un bout à l'autre. De lon­gueur sensiblement égale à celle du crâne.

Lèvres : Couvrant la mâchoire inférieure, mais sans constituer des babines ballottantes, donnant au museau une apparence carrée. Faites d'un tissu souple et élastique, leur commissure ne doit pas être trop lâche.

Mâchoires : fortes et de profil carré.

Stop : bien accusé. Axes longitudinaux plutôt parallèles contrai­rement à ceux du pointer chez lequel ils sont nettement convergents et à ceux du setter irlandais chez lequel ils sont plutôt divergents.

Crâne : bombé et laissant beaucoup de place au cerveau sans jamais donner une impression de lourdeur. Arcades sourcilières accu­sées. Sillon frontal indiqué. Crête occipitale bien dégagée.

Yeux : doux, intelligents, confiants, expressifs, grands et de cou­leur brune. Paupières très pigmentées et tendues, ni bridées, ni tom­bantes.

Oreilles : insérées au repos dans la ligne de l'œil. L'attache est plus étroite que chez le pointer, mais plus large que chez le setter anglais. Elles doivent tomber à plat naturellement et se terminer légèrement en pointe. Lorsqu'on les allonge dans la direction du nez, leur membrane doit atteindre environ la commissure des lèvres.

Encolure : bien sortie et portée fièrement, longue et musclée, autant que possible sans fanon.

MEMBRES ANTERIEURS.

Epaule et bras : épaule très longue et bien inclinée, garrot serré et dégagé. Bras long et faisant avec l'axe de l'épaule un angle se rapprochant de 90°.

Avant-bras : vertical et bien musclé.

Paturons : forts, inclinés environ à 45° et de moyenne longueur.

Pieds : ronds, forts, compacts, bien chaussés, garnis de poils jau­nâtres entre les doigts. Ces derniers doivent être bien arqués et munis d'ongles solides.


CORPS

Poitrail : plutôt large.

Poitrine : large, longue et descendant aux environs du coude.

Côtes : bien cerclées. Fausses-côtes bien allongées vers l'arrière ; sternum ne remontant qu'en pente douce et progressive.

Dos : droit et court.

Rein : plutôt court. Puissant et large.

Ventre et flancs : se raccordant bien à la poitrine.

Croupe : longue, large et très musclée.

Cuisse : large et musculeuse formant un angle assez fermé avec la hanche.

Jambe : puissante, longue et bien inclinée vers l'arrière.

Jarret : placé bas, large et bien coudé.

Tarse et métatarse : puissants et plutôt courts. Pas d'ergots.

Queue : insérée haut. Grosse à la naissance. Très mince vers le bout. Assez courte et portée horizontalement avec une très légère inflexion. Toutefois, le fouet long en forme de cimeterre étant conforme à celui d'anciens et bons specimens de la vraie race peut également être admis.


ROBE.

Couleur : noir sombre de charbon, luisant, avec des marques feu d'un acajou riche et chaud. Le feu doit être lustré et non terne. On tolère sur les orteils des raies noires en « coup de crayon ». Marques feu : 1) deux taches nettes au-dessus des yeux ne dépassant pas un diamètre de 19 mm. ; 2) sur les côtés du museau, le feu ne doit pas monter plus haut que la base de la truffe, ressemblant à une bande enveloppant le bout du museau; 3) sur la gorge; 4) deux grandes taches bien vives sur la poitrine; 5) à l'intérieur des postérieurs, ornant la partie antérieure du grasset et s'étendant à l'extérieur, du jarret aux orteils; 6) sur les membres antérieurs, le feu couvre jus­qu'au coude; 7) tout le tour du pied.

Une tache blanche à la poitrine est permise.

POIL

Brillant, d'aspect soyeux, plat et légèrement ondulé mais pas bouclé, plus long aux oreilles et sous le poitrail. Derrière les membres et descendant jusqu'aux pieds, de belles franges, légèrement ondu­lées. Sous le fouet tombent de belles soies qui vont en s'allongeant jusqu'au milieu de l'appendice et diminuent ensuite graduellement jusqu'au bout.

TAILLE

En moyenne, 60 cm. au garrot. Idéale pour une femelle 59 cm., pour un mâle 61 cm. avec une tolérance de 3 cm. en plus ou en moins.

POIDS

En moyenne 26 kgs en condition de travail.

ALLURE

Un galop souple et soutenu, permettant un bon port de tête et le plus éloigné possible du « galop piqué ».

C'est l'intelligence de l'individu qui doit Imiter sa vitesse et non pas une mauvaise construction. Un chien bien constitué pourra soute­nir durant une journée entière une allure raisonnable. Un chien mal construit ne pourra, ni avoir du fond, ni aller vite lorsqu'il en aura besoin.

DEFAUTS (Les plus graves sont en italique.)

Manque de type général. Aspect inintelligent. Type trop lourd (bloodhound). Type trop léger (collie ou setter irlandais).

Truffe trop petite. Chanfrein effilé, descendant ou relevé, busqué, court, étroit. Lèvres pas assez descendues, trop descendues, commis­sure formant poche. Mâchoire trop faible, en bec de bécassine, grave­ment prognathe (bégu ou grignard) lorsque les incisives supérieures et inférieures ne sont pas au contact.

Stop insuffisant ou trop marqué.

Crâne trop large. Arcades sourcilières insuffisantes, yeux trop clairs, trop enfoncés, proéminents, de vilaine expression, obliques. Conjonctive visible, paupières ladrées, lâches, tombantes. Oreilles trop courtes, attachées trop haut, insertion trop large, portées en arrière. Encolure trop courte. Fanon sensible. Fanon important. Epaule courte, droite, chargée. Coude décollé ou trop serré. Bras grêle. Paturons trop courts, trop légers, trop droits, trop inclinés. Pied long, affaissé. Poitrail trop étroit, trop large. Poitrine étroite, mal descendue, coupée court. Côtes plates. Dos ensellé long. Rein long, trop étroit, arqué. Ventre rentré ou proéminent. Croupe inclinée ou en pupitre, étroite, courte, insuffisamment musclée. Cuisse étroite, courte. Angle coxo-fémoral trop ouvert « cuisse de grenouille » (grasset ouvert à l'exté­rieur). Jarret trop étroit, trop coudé, placé trop haut, canon trop ver­tical, trop grêle, jarrets clos, serrés, pieds mal orientés (panards ou cagneux), queue dirigée vers le haut (portée trop gaiement) trop arquée, déviée.

Poil trop court (doit cependant être moins abondant sur le corps que chez le setter anglais), grossier, laineux, frisé, ondulé en relief, franges insuffisantes.

Feux trop pâles, charbonnés, sans ligne de démarcation entre les couleurs. Excès de blanc. Dans le noir, on ne doit pas trouver de poils feu (cette particularité est parfois notable autour des yeux).

Taille trop élevée, insuffisante.

Expression craintive, méchante ou sournoise.

Démarche imparfaite : 1) dénotant une légère séquelle de rachi­tisme ; 2) dénotant des malformations congénitales et vraisemblablement transmissibles.



MENSURATIONS CAPITALES

(prises d'un point osseux à un autre point osseux)

Moyenne de bons sujets :

A la balance : Poids 26kgs

A la toise : Taille (hauteur au garrot) 61 cm

Au compas d'épaisseur ou au pied à coulisse :

Longueur totale de la tête (de la crête occipitale à l'extrémité antérieure du nez) 24,5cm

Longueur du crâne : 12,5 cm

Largeur du crâne (la plus grande au niveau des arca­des zygomatiques) 12,5 cm

Longueur de la face (de la ligne reliant les deux angles internes des yeux à l'extrémité antérieure

du nez). 12 cm

Largeur de la poitrine 21 cm

Hauteur de la poitrine (du garrot au profil inférieur du sternum) 31 cm

Profondeur de la poitrine (de la pointe de l'épaule à la dernière côte) 31 cm

Longueur du corps (de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse) 62 cm

Au ruban métrique :

1°) Périmètre thoracique (tour de poitrine ou arrière des coudes) 77 cm

2°) Périmètre thoracique (tour pris à la hauteur de la dernière fausse côte) 58 cm

Angles articulaires :

Angle scapulo-huméral 95°

Angle huméro-radial 120°

Angle coxo-fémoral 95°

Angle fémoro-tibial 105°

Angle tibio-tarsien 120°

ELEVAGE ET DRESSAGE

Les quelques conseils qui vont suivre ne sauraient en aucun cas remplacer les manuels spécialisés consacrés à ces im­portantes questions. De plus, on ne peut obliger personne à suivre telle méthode ou telle autre qui semble donner des résultats analogues.

J'ai exposé rapidement quelques procédés qui conduisent automatiquement l'éleveur-dresseur à la catastrophe s'il les emploie. On pourrait donc intituler ce qui suit : Ce qu'il ne faut pas faire.

CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE !

Débuter l'élevage avec des géniteurs présentant de graves lacunes, soit dans leurs qualités de travail, soit dans leurs types, soit dans leur santé, soit dans leurs ascendances.

Oublier qu'un défaut remarqué dans une génération peut réapparaître inopinément plusieurs générations plus tard, sans que les chaînons intermédiaires en aient été affectés.

Ne pas tenir compte de la non-inscriptibilité au livre des Origines.

User avec excès de la consanguinité, surtout lorsque les ascendants ne sont pas parfaitement équilibrés.

Ne pas mettre la lice .dans des conditions d'hygiène et d'alimentation parfaites.

Ne pas la vermifuger avant la saillie.

Lui faire faire régulièrement deux portées par an.

Lui laisser trop de nourrissons si l'on n'est pas en mesure de leur apporter un appoint nourricier abondant et rationnel.

Ne pas vermifuger les chiots s'ils présentent le moindre symptôme d'ascaridiose.

Leur donner des soupes liquides et peu nourrissantes, pas de produits contenant du calcium et sans vitamines aidant à fixer cet élément (le meilleur résultat semble obtenu par l'asso­ciation de vitamine A et de vitamine D2).

Les priver de viande pendant leur adolescence.

Ne pas leur procurer la possibilité de courir et de s'ébattre.

Leur faire couper la queue par le premier venu qui 99 fois sur 100 et, pour montrer son zèle, leur enlève deux fois trop de leur appendice caudal.

Les rendre craintifs en faisant claquer les fouets et en les faisant mordre par des chiens étrangers méchants.

Leur tirer des coups de fusil aux oreilles alors qu'ils ne sont pas encore « déclarés » ni habitués progressivement à des détonations annonciatrices d'heureux événements.

Ne pas surveiller soi-même les plus petits symptômes d'une maladie de Carré à son début (larmoiement, nez sec, manque d'appétit, de gaité, etc.).

Ne pas prendre immédiatement la température d'un sujet semblant tant soit peu indisposé (lorsque l'on connait la tempé­rature habituelle d'un chien, une différence d'un demi degré sera un signal d'alarme immédiat).

Se fier à la sensibilité de ses mains pour apprécier la température d'un chien.

Ne pas intervenir immédiatement et massivement dès qu'on suspecte un début de maladie de Carré (sérum homologue + pénicilline).

Laisser apparaître les complications (pulmonaire, intes­tinale ou nerveuse) pour commencer un traitement.

Se servir de médicaments symptomatiques — ce sont 9 fois sur 10 des « cache-misères » destinés à dissimuler ou à contrecarrer des défenses salutaires de la Nature (anti-fiévreux — hypnotiques — anti-diarrhéiques, etc.).

Utiliser les vaccins lorsque leurs heureux résultats ne sont pas certains.

Laisser apparaître des signes de rachitisme sans les combattre immédiatement avec énergie.

Ne pas commencer à faire travailler le chiot de bonne heure (les qualités naturelles se développent dix fois plu» vite chez un sujet adolescent que chez un adulte — le dressage en est également beaucoup plus facile).

Faire travailler avec excès des jeunes insuffisamment formés.

Les confier à des brutes qui les nourriront de coups de trique, faute d'alimentation plus coûteuse — (un chien revenant du dressage ne doit pas être dompté, il doit faire gaiement le travail qu'il a appris. — Cette gaieté est la pierre de touche d'un bon entraînement).

Ne pas adapter le régime d'un adulte au travail qu'il fournit.

Gaver un chien citadin de viande et de matières grasses en excès c'est le condamner aux misères de l'arthritisme : eczéma, catarrhe, asthme, rhumatisme, etc.

Priver un travailleur qui se dépense beaucoup de ces éléments indispensables c'est le condamner sans sursis à la dénutrition totale.

Ne pas surveiller son chien lorsqu'il a été piqué par des exodes (tiques) suspects d'infection. (Si l'on attend l'ictère (jaunisse) pour intervenir, il sera souvent trop tard. Si par contre, on intervient dès les premiers symptômes de piroplasmose : fièvre puis hémoglobinurie une seule piqûre suffira pres­que toujours à le sauver définitivement.)

Se débarrasser d'un animal atteint de crises d'épilepsies avant de s'être assuré que cette épilepsie n'est pas due seule­ment à des symptômes de parasitoses (vers intestinaux, otacariases, etc.). (Seule l'épilepsie vraie ou essentielle est presque toujours incurable).

Laisser vivre un élevage dans un état de gale chronique comme c'est parfois le cas dans les agglomérations d'animaux.

Ne pas porter sur soi de sérum antivenimeux lorsque l'on chasse dans des «pays à vipères».

DRESSAGE

Dresser au down, à la détonation des chiens sensibles avant qu'ils soient bien confirmés au coup de fusil.

Faire claquer des fouets près des chenils.

Crier fort les commandements (les chiens ne sont pas durs d'oreille ! Ils entendent beaucoup mieux que leurs maîtres sur­tout les sons aigus. Le meilleur moyen de ne pas être obéi est de conduire les chiens à « gorge déployée »).

Supporter qu'un ordre ne soit pas exécuté. (Il faut au contraire être ferme sans buter.) La brutalité au rapport fait des blinkers ». Le rapport « En jouant » est souvent l'origine de «la dent dure».

Ne pas observer une progression très sage et très pru­dente dans tous les dressages et particulièrement dans tous les dressages au rapport.

Lorsque l'on rappelle un chien, ne pas exiger qu'il obéisse immédiatement ou même qu'il ne revienne pas complètement jusqu'au maître.

Laisser prendre la fâcheuse habitude de tuer les volailles (le premier contact avec elles est très important, il décide souvent définitivement si l'élève deviendra un «démon» ou un «saint».

Ne pas familiariser progressivement avec l'élément liquide surtout sans moniteur, par le froid ou en eau profonde.

Ne pas commencer le dressage dans un endroit clos où l'élève ne peut se soustraire par la fuite aux leçons du maître.

Se servir de cartouches normales pour tirer sur les chiens que l'on désire «admonester» (la méthode énergique du dres­sage au coup de fusil est une arme à double tranchant. Il ne convient de l'utiliser qu'avec beaucoup de discernement. On ne doit prendre que du plomb très petit (10 au maximum) à charge normale avec une très faible dose de poudre noire. On a ainsi une faible vitesse; le plomb ne pénètre jamais mais «cingle» davantage que s'il pénétrait. Ne jamais mettre dans un fusil à deux coups des cartouches normales et des « cartouches à chiens » même si l'on croit avoir un « sang froid » parfait. Ne pas tirer si le chien ne se présente pas parfaitement de dos ou risque de changer brusquement de direction).

Administrer une correction dont le but ne serait pas compris du chien. Il faut que le délinquant soit « pris sur le fait». Ne jamais le battre lorsqu'il a fuit «amende honorable» en revenant à son maître.

Tuer un gibier lorsque le chien est en faute (c'est encou­rager le crime en récompensant le délinquant).

TERRIERS Vouloir faire rentrer de force un jeune chien au terrier s'il n'en a pas envie.

Lui faire peur par une assemblée considérable de gens inconnus autour de la garenne où l'on désire le faire débuter. L'exciter sans raison (on obtient ainsi des chiens qui aboient à faux ou qui attaquent témérairement un blaireau terriblement armé).

CHIENS COURANTS Faire déclarer les jeunes avec des moniteurs d'un trop grand pied.

Les sortir sans les avoir créancés « à la soupe et à la promenade » (avant d'aller au bois ils doivent connaître parfai­tement le commandement « Arrête » et revenir à la corne d'appel ou à la trompe.) (Ils doivent bien reconnaître non seu­lement leur propre nom mais celui de leurs camarades de chasse.)

Dresser uniquement « négativement » c'est-à-dire en punissant les chiens des fautes qu'ils ont commises.(Il vaut mieux dresser « positivement » c'est-à-dire en les mettant dans les meilleurs conditions, leur évitant des fautes et avec des moniteurs bien créancés.)

Mettre trop de jeunes avec des moniteurs « créancés ». (Ils gâcheront ceux-ci et prendront des habitudes déplorables et vite invétérées.)


SPANIELS Ne pas exiger une immobilité complète au départ du gibier.

L'exiger brutalement sur un débutant ce qui pourrait amener du blinkage. (La leçon risquerait d'être mal comprise si le chien associait à l'idée de correction, « le bourrage » d'un gibier ce qui pourrait l'inciter à feindre de ne1 pas l'avoir trouvé.)

Forcer le chien à se coucher complètement au départ du gibier. (Il est suffisant qu'il s'asseye au commandement « down » ce qui le punit moins en lui permettant de voir le gibier fuir, ainsi que l'endroit où il devra le retrouver et le rapporter s'il y a lieu.)

Ne pas exiger que la quête soit très croisée, très serrée au fourré et toujours « sous le fusil ».

Commander au sifflet à roulettes un chien qui doit rester toujours à la portée d'une voix presque chuchotée!

CHIENS D'ARRÊT Se servir d'un lourd cordeau pour faire quêter un chien et lui donner ainsi une habitude indélébile de mauvais port de tête.

Encourager les faux arrêts en appuyant exagérément les jeunes chiens à nez trop sensible.

Laisser partir un chien en quête sans l'y avoir autorisé en le « lançant » après l'avoir fait coucher.

Laisser « nasiller » ou « choupiller » sans commander immédiatement le down avant de relancer.

Rappeler un chien au bout d'un lacet lorsque l'on juge que sa quête va trop « s'ouvrir » ou s'étendre. (Employer cette méthode est le plus sûr moyen d'apprendre à faire les crochets « en dedans ». (Il vaut mieux intervenir par un down ou un « coup de freinage » pendant que le chien passe devant le conducteur.)